Evaluations

Pour un professeur des écoles, l’évaluation est un vrai casse-tête !

Nous avons grandi dans un système très formaté où nous passons des évaluations pour tout. Certains vont apprécier se confronter à cette épreuve. Pour la majorité, c’est synonyme de stress voire d’angoisses. Seule la « note » importe. Pour les parents, la question sera fréquemment : « alors tu as eu combien » ? Cela ne part pas forcément d’un mauvais sentiment de la part des parents.

Il est vrai que de nos jours, les parents sont de plus en plus pris par les activités professionnelles et n’ont plus beaucoup de temps à consacrer à la scolarité de leurs enfants. Les études en psychologie tendent à montrer que la note est alors pour eux le moyen de suivre cette scolarité. Tout se résume donc à cette note ! Dès lors, comment l’évaluation telle qu’on la connaît peut ne pas être une source de pression pour les enfants ?

J’ai chaque année été confrontée à des élèves très stressés par les évaluations. Certains en sont littéralement malades. Ils peuvent perdre leurs moyens. Nous avons tous vu des élèves qui comprennent une compétence lors des exercices et qui font pourtant une évaluation bien moyenne. Ses résultats seront alors bien moyens au vu de ce qu’il est réellement capable de faire. L’évaluation est donc alors une sanction… Elle ne montre pas ce que l’élève est réellement capable de faire.

En partant de ce constat, on peut se demander comment améliorer les choses.

Depuis que j’enseigne, je suis attentive à l’image que je donne à l’évaluation. Je relativise en disant bien aux élèves qu’il s’agit d’un travail à un moment donné. Qu’ils faut analyser nos erreurs dans l’évaluation s’il y en a et retravailler la partie qui pose problème pour maîtriser la compétence. Un C (À renforcer) n’est pas dramatique, n’est pas une fatalité mais simplement le signe qu’il faut retravailler quelques points qui auront été pointés par l’évaluation.

Depuis l’an passé, j’ai cherché à aller plus loin. Ayant été en maternelle avant de reprendre l’an passé en cycle 3, j’ai décidé de m’orienter vers le livret de réussites pour les grands aussi.

Ma version a évolué et cette année je tente une nouvelle forme.

Livret de réussites

Pour cette nouvelle année scolaire, j’ai fait évoluer mon livret de réussites.Vous verrez que j’ai indiqué les compétences, les attendus et les domaines du socle commun pour chaque domaine travaillé. Ce qui permettra aux parents de s’orienter.

Je vous mets également les tableaux de suivi des élèves et la liste des compétences travaillées. Quelques compétences en plus seront évaluées sur Livreval mais ne sont pas mises sur le livret à destination des enfants.

Les compétences en EPS et en sciences ne sont pas indiquées car elles seront déterminées par nos projets de l’année. Dès que nous validerons une compétence dans un de ces domaines, nous la noterons dans le livret.

J’ai fait le choix de laisser une page vierge où j’indique « mes réussites en… » mais aucune compétence n’est indiquée.

Pourquoi ?

L’année dernière, toutes les compétences à atteindre étaient indiquées. Le problème est que les élèves sans difficultés auront tout ou presque tout validé. Les élèves en difficultés se retrouvent face à une page avec seulement quelques croix de validation et le reste tout vide. Ils ont alors l’impression de ne pas être à la hauteur et perdent confiance en eux.

Or, si j’ai fait un livret de réussites, c’est justement pour positiver l’évaluation et les faire prendre conscience des compétences qu’ils acquièrent. Je vais donc tester ce système. Dès qu’ils auront validé la compétence, ils iront chercher l’étiquette correspondant et la colleront sur la page. Peut être que certains n’auront que 4 ou 5 étiquettes sur leur page mais ils ne verront que le fait qu’ils ont réussi à atteindre ces compétences !

Notre travail sera de les aider à se valoriser dès qu’ils valident une compétence.